Le Liban a été privé de son droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU, selon son agence de presse nationale (NNA). Dans une lettre de jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le Liban, le Venezuela, le Soudan du Sud, le Gabon, la Dominique et la Guinée équatoriale perdraient leur droit de vote pour ne pas respecter les contributions minimales.
Selon l’article 19 de la Charte des Nations Unies, les membres ayant des arriérés égaux ou supérieurs à leurs contributions pour les deux années précédentes perdent leur droit de vote. L’Assemblée Générale peut également décider « si le défaut de paiement est dû à des circonstances indépendantes de la volonté du Membre », auquel cas le droit de vote ne sera pas révoqué.
Un paiement minimum de 1 835 303 dollars est requis pour rétablir le droit de vote au Liban, selon la lettre du secrétaire général. Comme le décrit la Banque mondiale , le Liban traverse « la crise multiforme la plus dévastatrice de son histoire moderne » depuis plus de trois ans.
Dans une étude sur le Liban, le Fonds monétaire international (FMI) a décrit la situation dans le pays comme la « crise économique la plus profonde depuis la fin de la guerre civile ». Les épidémies de COVID-19 et les explosions massives du port de Beyrouth en août 2020 ont aggravé la crise financière en cours qui a commencé en octobre 2019.
Depuis la crise économique, les banques libanaises ont mis en lock-out la plupart des déposants. Cela a laissé de nombreuses personnes sans les nécessités de base et contraint les déposants à bloquer les banques afin de retirer leur épargne. Selon les cambistes, la livre libanaise a atteint un plus bas historique jeudi à 50 000 contre 1 dollar américain. Cela représente une perte de plus de 95 % en valeur depuis l’effondrement du système financier du pays en 2019.
L’insécurité alimentaire touche environ 2 millions de personnes au Liban, dont 1,29 million de Libanais et 700 000 réfugiés syriens, ont indiqué jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’ alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial dans un rapport, la situation devant s’aggraver dans les mois à venir. ”
Pendant la crise financière, il y a eu une impasse politique qui a empêché le pays d’élire un président. Pour la onzième fois consécutive, il ne l’a pas fait jeudi. Les parlementaires ont organisé un sit-in pour faire pression sur les autres factions afin qu’elles parviennent à un consensus.