Merck, un géant pharmaceutique mondial, a signé un partenariat avec la société japonaise Daiichi Sankyo, d’une valeur de 5,5 milliards de dollars, pour co-développer trois thérapies avancées contre le cancer. En fonction du succès de ces traitements pionniers ciblant les cellules, l’accord pourrait rapporter jusqu’à 22 milliards de dollars à Daiichi.
Ce partenariat a suscité une réaction positive significative sur le marché boursier, avec une hausse des actions de Daiichi Sankyo de 14,4 %, leur hausse la plus importante depuis plus d’un an. À l’inverse, les actions de Merck ont également connu une hausse de 1,6 % au cours des échanges matinaux.
La stratégie de croissance ambitieuse de Daiichi Sankyo prévoit une multiplication par cinq de ses revenus en oncologie, en visant au moins 900 milliards de yens (l’équivalent de 6 milliards de dollars) d’ici la fin de l’exercice financier en mars 2026. L’analyste de la santé, Tina Banerjee, a commenté l’accord. importance pour Daiichi Sankyo, soulignant son potentiel à élever le pipeline d’oncologie de l’entreprise.
La collaboration vise à faire progresser trois médicaments, classés comme conjugués anticorps-médicament (ADC), actuellement à différents stades de développement clinique. Ces ADC, contrairement à la chimiothérapie traditionnelle, ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses, minimisant ainsi les dommages causés aux cellules saines.
Sunao Manabe, PDG de Daiichi Sankyo, a souligné la concurrence croissante dans le développement des ADC, expliquant la décision stratégique de l’entreprise de collaborer avec Merck. Les deux sociétés ont reconnu le potentiel commercial mondial de leurs candidats médicaments, estimant des revenus de plusieurs milliards de dollars pour chaque entité d’ici le milieu des années 2030.
Le partenariat prévoit un développement conjoint et une potentielle commercialisation mondiale, sauf au Japon, où Daiichi conserve les droits exclusifs. Il est important de noter que Daiichi gérera exclusivement la fabrication et l’approvisionnement. Les informations financières révèlent le paiement initial de 4 milliards de dollars par Merck à Daiichi, avec un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars étalé sur deux ans. Sous réserve de l’atteinte d’étapes de vente spécifiques, Merck pourrait débourser jusqu’à 16,5 milliards de dollars, ce qui équivaut à 5,5 milliards de dollars par produit.
Evan Seigerman, analyste chez BMO Capital Markets, a déclaré que cette collaboration offre à Merck un point d’ancrage stratégique dans le domaine des ADC, renforçant son portefeuille de médicaments contre le cancer, d’autant plus que les brevets de son produit phare, Keytruda, approchent de l’expiration. Les ramifications financières pour Merck incluent une charge avant impôts de 5,5 milliards de dollars due à cet accord, ce qui aura un impact sur ses résultats trimestriels et annuels 2023. L’influence de l’accord sur les résultats financiers de Daiichi Sankyo sera divulguée dans les prochaines communications.